Alors que les rounds de négociation vont bientôt s’enchaîner dans les entreprises du secteur privé, les premières indications qui nous arrivent laissent présager des discussions tendues.
Des enveloppes d’augmentation qui baissent de moitié
En période de crise sanitaire, les entreprises jouent clairement la prudence en proposant des enveloppes d’augmentation de 1,2 à 1,5%, soit deux fois moins importantes qu’en 2020.
Et encore, les partenaires sociaux qui se verraient proposer quelque chose devront-ils se sentir privilégiés alors que 20% des entreprises disent que les augmentations seraient gelées ?
Quand on a moins à partager, il faut donner très peu à tous et beaucoup à certains
Quelle que soit la créativité dont les DRH vont faire preuve (et Dieu seul sait qu’elle peut être sans limite), les marges de manœuvre sont réduites.
Comment maintenir le lien social tellement indispensable en temps de crise tout en valorisant celles et ceux sur qui on compte pour faire redémarrer la machine ?
Les DRH devront alors sûrement consentir à des augmentations générales symboliques tout en étant beaucoup plus sélectifs dans la distribution des augmentations individuelles (AI).
En matière d’AI, les intentions annoncées par les directions d’entreprises sont d’augmenter un salarié sur deux en 2021 contre deux salariés sur trois les précédentes années.
Cela permettrait des augmentations individuelles comprises entre 1,5 et 2% en moyenne.
Bien sûr, la chasse aux talents rares reste plus que jamais ouverte
Certaines spécialités pénuriques ou particulièrement stratégiques échappent à cette atonie générale.
Des enveloppes d’augmentation « cantonnée » sont prévues pour remercier les fonctions particulièrement exposées durant la pandémie ou des expertises fortes et rares dont l’entreprise a impérativement besoin pour garantir son fonctionnement.
Les DRH : garants de la responsabilité sociale de l’entreprise
En 2020, les DRH ont été en première ligne pour garantir la continuité de fonctionnement de l’entreprise, que ce soit en distanciel ou en présentiel.
Dans la très grande majorité des cas, le dialogue social a été adulte, transparent et exemplaire ce qui a facilité l’agilité des structures.
Bien des fois les postures dogmatiques des uns et des autres ont fait place à une mobilisation qui a permis le redimensionnement des organisations en préservant au mieux les conditions de travail.
Cela pour dire que la crise ne peut pas être le prétexte à une modération salariale qui ne soit pas en rapport avec la réalité de la situation de l’entreprise.
Chaque fois que les politiques salariales ont été guidées par des effets d’aubaine, le choc en retour n’en a été que plus dévastateur.
J’aime à croire que la crédibilité acquise par les DRH dans ces temps troubles sera suffisante pour faire pencher la balance du côté de la responsabilité sociale.
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